Collecte de films 2024
En partenariat avec OFNIbus -- Objets filmiques non inventoriés | Résidence d'archives itinérante -- et avec le soutien de la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, nous lançons une grande collecte jurassienne d’ici au mois de juin 2024 pour réaliser une résidence au coeur du Jura. Faites-nous remonter les films que vous ou vos parents avez tournés au siècle dernier dans le Jura.
Déposez vos films !
Participez à la constitution de la mémoire audiovisuelle de notre région, en confiant vos films à la Cinémathèque des Monts Jura
Photogramme : Clin d'œil caméra à la sortie d'un café, rue Christin à Saint-Claude (1956) © Cinémathèque des Monts Jura, fonds Georges Gaignou.
Pourquoi déposer vos films ?
- Pour leur garantir une plus grande pérennité grâce à leur conservation dans des locaux adaptés
- Pour les redécouvrir et les faire redécouvrir de façon plus aisée après numérisation
- Pour contribuer à l’enrichissement de la mémoire audiovisuelle et cinématographique de notre région
Notre mission de conservation du patrimoine cinématographique concerne les films de tous genres : films amateurs ou professionnels en lien avec le territoire du département du Jura et au-delà, ou par des cinéastes jurassiens ayant tourné ailleurs.
Si vous souhaitez faire un dépôt de film ou obtenir des renseignements, merci de nous contacter par téléphone, par mail ou courrier.
Si vous souhaitez faire un dépôt, nous vous proposons après un entretien téléphonique, un rendez-vous à votre domicile ou dans nos locaux. Lors de cette rencontre nous établirons une liste de pré-dépôt indiquant l’auteur (ou les auteurs), les titres, le nombre de bobines, le format, les dates des films concernés.
Après expertise, et discussion avec vous, nous établirons une liste d’inventaire des films retenus associés à deux conventions : l’une de dépôt gérant les conditions de conservation des bobines (les déposants restent propriétaires de leurs bobines, leurs héritiers également le cas échéant) et une convention de cession de droits dans le cas où et seulement si vous êtes ayant droit des films déposés, qui établit les droits cédés au titre du droit d’auteur afin de nous permettre de les diffuser.
Ces droits sont délivrés à titre gracieux pour toute utilisation émanant de notre part, pour toute action pédagogique et /ou utilisation ou participation à des rencontres professionnelles, colloques, manifestations culturelles ... dont nous serions à l’initiative ou associés.
En revanche, pour toute utilisation commerciale de ces images (dans le cadre notamment de cession de plan pour des productions actuelles à base d’archives) une rétribution au titre du droit d’auteur vous sera reversée.
Les films sont ensuite catalogués (rédaction de résumés et indexation par mots clé) et numérisés. Une copie numérique de vos films vous sera remise gracieusement sur DVD ou fichier informatique si vous le désirez.
Ne jetez pas vos films !
Manifeste du 70e anniversaire de la FIAF
Le cinéma constitue une part essentielle de notre héritage culturel et les films sont des enregistrements incomparables de notre histoire et de notre quotidien. Pour permettre le travail des chercheurs et l’accès du public aux œuvres, les archives du film (publiques comme privées) ont la charge d’acquérir, de sauvegarder, de documenter et de rendre accessibles les films pour les générations actuelles et futures.
Les 130 archives de 65 pays regroupées au sein de la Fédération internationale des Archives du film (FIAF) ont sauvé plus de deux millions de films au cours des soixante dix dernières années. Néanmoins, dans le cas de certains genres, de certaines régions géographiques et de certaines époques de l’histoire du cinéma, moins de 10% de la production a survécu.
Culturellement, les films sont des objets uniques et irremplaçables, et leur durée de vie est très longue, surtout si des experts sont responsables de leur conservation. D’où l’insistance de la FIAF, au moment de fêter son soixante dixième anniversaire, de proclamer très haut : « Ne jetez pas vos films ! Ils peuvent attendre... ». Et si vous ne possédez pas les équipements adéquats pour conserver vous-mêmes vos films, la FIAF et ses affiliés se feront un plaisir de vous mettre en contact avec une institution correctement équipée.
Bien qu’ils reconnaissent volontiers que les progrès récents dans le domaine du numérique affectent directement la technologie des images, les affiliés de la FIAF demeurent néanmoins convaincus qu’ils doivent continuer à acquérir les films et à les conserver en tant que films. Cette prise de position est complémentaire à l’élaboration de méthodes de conservation efficaces pour le patrimoine d’origine numérique. Pour ce faire, la FIAF sollicite impérativement la collaboration étroite de tous ceux qui font des films et/ou en ont la charge, qu’ils soient professionnels ou amateurs ; la FIAF sollicite aussi la collaboration, essentielle, des représentants des gouvernements de tous les pays qui ont la responsabilité de sauvegarder l’héritage cinématographique mondial.
L’expression « Ne jetez pas vos films ! Ils peuvent attendre... » veut dire en clair qu’il ne faut pas se défaire d’un film, même si son propriétaire est porté à croire qu’il en a préservé le contenu en le transférant sur une pellicule plus stable ou en le numérisant à une résolution qui ne semble pas produire de perte d’information significative. Les archives du film et les musées doivent conserver les films sur support film pour les raisons suivantes :
- Un film est le résultat du travail d’un cinéaste, ou l’enregistrement d’un moment d’histoire capturé par un caméraman. L’un et l’autre sont potentiellement des matériaux importants, faisant partie de l’héritage culturel mondial. Le film a une réalité matérielle ; c’est un objet que l’œil humain peut lire et qui doit être traité avec beaucoup de soins, comme tout autre objet de musée ou qui a une valeur historique.
- Bien que le support film soit fragile, physiquement et chimiquement, c’est néanmoins un matériau stable qui peut survivre pour plus d’un siècle, tant et aussi longtemps qu’il est entreposé et traité comme il faut. Il est d’ores et déjà établi que l’espérance de vie d’un film est beaucoup plus longue que celle d’autres supports, tels le ruban vidéo, qui sont apparus ultérieurement. Une information numérique n’a de valeur que si elle est accessible et tous les systèmes numériques sont susceptibles de détérioration physique et chimique ; tous les appareils et tous les logiciels sont guettés par l’obsolescence.
- Dans l’état actuel des connaissances, le film est le meilleur outil de conservation archivistique pour les images en mouvement. Le film est un support dont les standards sont très largement internationalisés et c’est un medium avec un potentiel de haute résolution. Les informations consignées sur un film n’ont pas besoin d’être transférées périodiquement et les appareils qui lui sont associés n’ont pas besoin de mises à jour fréquentes.
- Les éléments sur film conservés dans les entrepôts des archives du film sont les matériaux d’origine à partir desquels on peut tirer des copies. C’est à partir des éléments ainsi conservés qu’on peut déterminer si une copie est complète ou pas. Plus la technologie numérique va se développer, plus il va être facile de changer, voire même tronquer arbitrairement le contenu d’une œuvre, alors qu’une modification injustifiée ou une déformation abusive peut toujours être mise à jour en retournant au matériau d’origine, pour autant qu’il a été correctement conservé.
Ne jetez jamais un film, même si vous êtes convaincu qu’un support encore meilleur verra bientôt le jour. Quelles que soient les technologies futures des images en mouvement, les copies film constituent notre lien avec les réalisations et les acquis du passé et elles vont continuer à le faire tant et aussi longtemps qu’on les conservera dans des conditions archivistiques appropriées. LES FILMS PEUVENT DURER. Souvenez-vous, NE LES JETEZ PAS !
Paris, avril - juillet 2008
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Illustration : À onze heures trente, heure de la sortie des usines, les ouvriers remontent la rue de la Poyat à Saint-Claude (1937) © Cinémathèque des Monts Jura, fonds Les Amis du Vieux St-Claude / Renée Chevassu.
En Bourgogne
Collecte régionale des Archives cinématographiques
En 2015, la Cinémathèque régionale de Bourgogne - Jean Douchet a lancé la Collecte Régionale des Archives Cinématographiques (C.R.A.C.) où elle appelle tous les Bourguignons à venir déposer ses films afin de préserver notre patrimoine cinématographique. Cette initiative permet de former dans des lieux des collectes éphémères à l’image de la Cinémathèque de Bourgogne - Jean Douchet qui constitue un lieu permanent de collecte de don et/ou de dépôt. L’action de collecter des pellicules et le non-film permet de constituer un véritable patrimoine régional et entre dans une dynamique de conservation.
Le patrimoine cinématographique comporte également le « non-film » : affiches, produits dérivés, matériels cinématographiques… Tout comme les films ou les vidéos, le non-film comporte des éléments essentiels au sein de ce patrimoine. Ainsi, collecter, conserver et parfois numériser l’ensemble de ces ressources participent à une valorisation concrète du patrimoine cinématographique régional.
L’ensemble collecté permet de développer divers évènements culturels. En effet, le patrimoine cinématographique a déjà donné lieu au Deka Festival en 2015 ou encore à la création d’une Cinémathèque de Quartier en 2017. Au même titre que la Cinémathèque de Bourgogne - Jean Douchet, le public participe activement à la valorisation du patrimoine cinématographique de la région avec, par exemple, la mise en place de séances d’identification de films. Grâce au projet C.R.A.C. et à la création de tels évènements, la conservation du patrimoine cinématographique apparaît davantage importante, profitable et salutaire pour les générations à venir.
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Photogramme : Spéléologues dans les galeries de la Caborne de Menouille, dans le film de Guy Coulois "Ce qu'ils font sous terre" (1963) © Cinémathèque des Monts Jura, fonds Pascal Lamidey.